Espagne : L’autrice Carmen Mola, récompensée du prestigieux prix Planeta, est en réalité 3 hommes

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Complètement insane ! Un trio de scénaristes ont écrit sous le nom d’une femme, Carmen Mola, qui a été désignée gagnante par le jury pour remporter le prix Planeta et donc un million d’euros. Lors de la remise des récompenses, ce sont trois hommes, Jorge Díaz, Agustín Martínez et Antonio Mercero, qui ont été applaudis par le public. L’incompréhension était totale

 

Les trois hommes se sont inventés toute une personnalité derrière Carmen Mola

Sous le nom de Carmen Mola, Jorge Díaz, Agustín Martínez et Antonio Mercero ont fait croire qu’ils étaient une professeure de mathématiques née à Madrid, proche de la cinquantaine et mère de trois enfants. Il s’agissait d’une auteure de romans policiers discrète et solitaire, qui préférait utiliser un pseudonyme. En tous cas, c’est ce que tout le monde croyait. 

La supercherie a duré jusqu’à ce vendredi 15 octobre, lors du prestigieux prix littéraire Planeta en Espagne. En présence du roi Felipe et de la reine Letizia, la compétition a fêté sa 70e année d’existence et celui qui remporte le prix littéraire gagne 1 million d’euros pour le lauréat et les finalistes partent avec 200 000 euros, c’est-à-dire encore plus que ce que récolte le Prix Nobel de littérature. Lorsque la présumée Carmen Mola a remporté le prix Planeta, le plus important de la littérature hispanique, pour son nouveau roman La Bestia, les vrais auteurs sont alors obligés de dévoiler leur vrai visage.

Le trio d’auteurs n’en est pas à son premier coup d’essai

En effet, Jorge Díaz, Agustín Martínez et Antonio Mercero ont publié une trilogie de romans policiers (La fiancée gitane, Le réseau pourpre, La Nena) à succès, sous le pseudonyme de Carmen Mola. Cela fait donc plus de quatre ans qu’ils exercent en toute impunité. Leur dernier roman La Bestia, qui leur a valu de remporter le prix Planeta, raconte l’histoire d’un journaliste, d’un policier et d’une jeune fille qui tentent de percer le secret derrière une vague de meurtres parmi les classes populaires, lors de l’épidémie de choléra dans le Madrid de 1834.

 

 

Une supercherie qui agace les activistes féministes.

Jorge Díaz, un des trois auteurs, s’est exprimé après avoir reçu le prix. « Derrière le nom de Carmen Mola, il n’y a pas, comme dans tous les mensonges que nous avons racontés, une enseignante de lycée, mais trois écrivains, trois scénaristes et trois amis […], qui un jour, il y a quatre ans, ont eu l’idée folle de combiner leurs talents pour écrire une histoire ensemble», a-t-il expliqué. « Cette histoire a eu du succès et en a donné une autre, une autre, une autre… et à la fin, elle nous a amenés ici ce soir », a-t-il ajouté.

 

Si la découverte de la supercherie en a fait rire certains, ça n’a pas été le cas de tout le monde. Le trio d’hommes d’environ 50 ans s’est en effet défendu d’avoir utilisé une signature féminine pour booster les ventes de ses ouvrages. « On ne s’est pas caché derrière une femme mais derrière un nom », s’est défendu Antonio Mercero. Un argument qui ne passe pas auprès de l’écrivaine féministe Beatriz Gimeno. « Au-delà de l’utilisation d’un pseudonyme féminin, ces gars-là répondent à des interviews depuis des années. Ce n’est pas seulement un nom, c’est un faux profil qui a conquis les lecteurs et journalistes. Escrocs », a-t-elle lancé sur Twitter. Le comble, c’est que l’un des livres sous le pseudonyme que Carmen Mola été été inclus dans la sélection des « œuvres féministes » de L’Institut pour les femmes, que Beatriz Gimeno.

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