Marseille : Des contrôleurs tuent Saïd M’Hadi, un handicapé mental, lors d’un contrôle de tickets de métro qui aurait dégénéré

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Saïd M’Hadi est décédé asphyxié lors d’un contrôle de la Régie des Transports Métropolitains mercredi dernier. À 37 ans, il était handicapé mental et une dispute aurait dégénéré lorsque les contrôleurs ont remarqué que ce dernier n’aurait en effet pas acheté de ticket pour prendre le métro.

 

Saïd M’Hadi se serait montré « violent » envers les agents

Lorsque les contrôleurs ont découverts que Saïd M’Hadi n’avait pas de tickets de métro le mercredi 22 septembre à la sortie de la station Joliette à Marseille, ces derniers l’auraient maitrisé, plaqué et maintenu au sol après que l’homme se serait soit-disant montré violet et virulent envers les agents. Atteint d’un handicap mental, Saïd M’Hadi serait alors décédé d’un syndrome asphyxique, comme le révèle son autopsie. Selon beaucoup de témoins, cette intervention aurait été clairement disproportionné puisqu’au moins 10 agents se sont mis contre l’homme.

 

 

Le parquet de Marseille explique dans un communiqué que l’homme ne voulait pas se soumettre au contrôle. « Décrit comme agité, virulent et violent, il était amené au sol et maitrisé par les agents de la RTM. Les policiers appelés en renfort constataient en tentant de menotter l’individu que celui-ci était inerte. Rapidement pris en charge par les pompiers, l’individu décédait malgré une longue tentative de réanimation. » L’homme d’1m80 et 110 kg aurait été asphyxiée sous un assaut démesuré selon certains témoins.

« Un enfant dans un corps d’adulte »

Comme sa famille le décrit, Saïd M’Hadi était incapable de se procurer un ticket de métro ou de détenir de l’argent pour la famillet, et sa soeur Khadija en particulier qui avait souhaité l’amener de Lupinu à Marseille afin d’assurer sa prise en charge médicale. Il était handicapé à 80 %. La famille souhaite une réponse et veut connaître la vérité. En effet, ces derniers réclament justice pour ce Bastiais de 37 ans, résidant de Lupinu et installé depuis un an à Marseille.

Les proches et les personnes qui connaissaient Saïd M’Hadi sont sous le choc et expriment leur soutien et leurs condoléances. Sa soeur se confie sur son décès. « Notre famille est de Bastia, Nous sommes seulement venus à Marseille pour des soins médicaux. Mon frère était suivi par l’Éveil à Bastia, une association pour les personnes en situation de handicap mental, mais aussi à Figarella. Nous cherchions une structure de repos adaptée à son handicap à Marseille. Il ne savait même pas se faire comprendre. Il s’était installé chez ma mère de 81 ans peu avant le confinement. Il était très gentil. Tout le monde est effondré. J’espère que justice sera faite. Il avait droit à la vie. »

 

Un travailleur assidu, sans violence ni agressivité

Patricia Beck directrice générale de l’association l’Eveil à Bastia où il a passé 12 ans, raconte à quel point Saïd M’Hadi était un travailleur assidu et sérieux, sans violence ni agressivité : « Il a travaillé jusqu’en 2016 sans interruption sur 2 ateliers différents au moins, c’est à dire un atelier d’entretien d’espaces verts et d’élagage et un atelier de menuiserie. Dans ces ateliers on manipule, on utilise en présence d’autres personnes, des outils assez dangereux, tranchants, donc évidemment si nous avions repéré une quelconque violence chez cette personne ou un caractère, je dirais d’instabilité, on n’aurait pas pu le maintenir sur ce type d’activité« .

 

 

Une enquête est actuellement en cours

Un juge d’instruction marseillais est actuellement en charge de l’enquête pour « violences volontaires ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner ». Les agents mis en cause ont été entendus en tant que témoins libres et les investigations devraient permettre d’en savoir plus.

 

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